


Vous viendrait-il à l’esprit de considérer un lieu où se sont déroulées des partouzes pédophiles comme un must-see ?
C’est pourtant ce qui continue de se faire avec le Jardin Majorelle qui, malgré la sombre affaire de pédophilie dans laquelle il a été impliqué, n’a pas perdu en popularité. Bien au contraire, le site est un des lieux les plus visités de Marrakech, au Maroc, avec plus de 600.000 visites par an, faisant de cet endroit un des lieux « incontournables » de la ville, au même niveau que Jemaa Al Fna ou la Koutoubia.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, contextualisons rapidement le cadre de la pédophilie et de la prostitution de mineurs au Maroc.
Depuis un moment une vague réactionnaire s’empare des milieux intellectuels. Dans le monde anglo-saxon, ces adeptes des luttes sociales et de la victimisation se font appeler « woke », littéralement « conscients ». Cherchant absolument une cause à défendre, beaucoup abordent des sujets poignants, très superficiellement. Les luttes s’entremêlent et l’apparition d’une novlangue complique la compréhension de celles-ci. Sur les réseaux-sociaux, les afro-américains se font entendre et leurs causes deviennent les préoccupations principales de ces gens « conscients ». La discrimination et plus particulièrement la négrophobie, y est dénoncée. De ce vocabulaire décrit plus tôt, beaucoup de termes sont traduits en français : « People Of Color » par exemple devient « racisé ».
En 2014, un site pornographique rend un rapport annuel faisant part des tags les plus recherchés par les internautes en fonction des pays. Résultat, la France est le seul pays dont le tag le plus recherché fait référence à un critère ethnique : « beurette ». En 2016, le compte rendu est le même, « beurette » est toujours n°1 des recherches.
Ce fantasme de la beurette est très empreint d’orientalisme et de colonialisme. En effet, on retrouve son origine dans la colonisation française du Maghreb, et dans la conception que l’Occident a pu avoir —voire a encore— de ce qu’ils considèrent comme étant l’« Orient ».